- Incapacité (travail répétitif)
- Déchirure (ménisque) (externe)
La question en appel était celle de savoir si le travailleur avait le droit initial à une indemnité pour une lésion au genou gauche à titre d’incapacité découlant de ses tâches comme conducteur de camion-bétonnière.
L’appel a été accueilli.Le travailleur avait été employé comme conducteur de camion-bétonnière pendant environ 17 ans. Dans le cadre de cet emploi, il utilisait assez régulièrement les marchepieds et l’échelle du camion sur le côté. Le marchepied que le travailleur devait monter et descendre pour entrer et sortir du camion était d’une hauteur très élevée. Ce type de marchepied élevé aurait exercé une force mécanique plus importante sur le genou plus fléchi qu’un escalier standard. De plus, pour entrer dans le camion, il fallait aussi saisir les poignées du camion pour éviter un déséquilibre. Compte tenu de ces nombreuses manœuvres répétées, il était raisonnable de conclure qu’il ne serait pas toujours possible d’éviter parfaitement un déséquilibre latéral du corps. Son genou gauche était donc soumis à des degrés de torsion, de même qu’à la pression sur la marche. Le travailleur utilisait les marchepieds et l’échelle fréquemment au cours d’un quart de travail donné. Au fil des ans, les genoux du travailleur, en particulier celui de gauche, ont été exposés à des forces répétitives supérieures à celles des activités quotidiennes normales, ainsi qu’à un certain degré de torsion en entrant et en sortant de l’habitacle. Les tâches du travailleur étaient compatibles avec la lésion liée à une incapacité du genou gauche au fil du temps, en raison du degré de répétition et de la biomécanique sous-optimale pour entrer et sortir du camion.Bien qu’il fût plus probable que la déchirure méniscale du travailleur soit attribuable à des changements dégénératifs préexistants, cette déchirure était due à la pression mécanique répétitive, particulièrement en montant et en descendant les marches pour entrer et sortir du camion, laquelle faisait partie de ses tâches. Le vice-président a reconnu que les tâches étaient un facteur important ayant contribué à la déchirure méniscale du genou gauche et aux symptômes associés.